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Légendes du Jazz

Miles Davis, le « Picasso du jazz »

Miles Davis Septet

La contribution de Miles Davis au jazz est l’une des plus importantes. On pense évidemment à son impressionnante et remarquable discographie, mais également à sa participation à l’émergence de nouveaux styles. Celui que l’on surnomme le « Picasso du jazz » laisse un héritage musical qui inspire encore aujourd’hui de nombreux jazzmen, mais également des artistes d’autres courants musicaux.

A 20 ans, il joue déjà avec les plus grands

Miles Davis naît le 25 mai 1926 à Alton dans l’Illinois (Etat-Unis). Contrairement à beaucoup de grands noms du jazz, il ne commence que tardivement à apprendre la musique. Il découvre ainsi la trompette à l’âge de treize ans avec Elwood Buchanan.

Alors qu’il n’a que 16 ans, il joue pour la première fois en public. Rapidement, plusieurs orchestres de rhythm’n’blues lui ouvrent leur porte. Une aubaine pour le jeune trompettiste qui peut ainsi perfectionner son jeu musical et sa technique.

Deux ans plus tard, en 1944, on le retrouve aux côtés de Charlie Parker et Dizzy Gillespie qui sont en train de poser les bases du bebop.

Il fait une halte à New York pour s’inscrire à la Juilliard School of Music. Très vite, il s’éloigne de cet enseignement qui ne lui correspond pas. En parallèle, il poursuit ses participations à différentes formations et côtoie Thelonious Monk, Charles Mingus, Coleman Hawkins ou encore Charlie Parker. Ce dernier l’invite d’ailleurs à faire partie de son orchestre, ce qu’il accepte en 1945.

Miles Davis n’a ainsi même pas 20 ans qu’il joue déjà aux côtés des musiciens et interprètes incontournables. Il commence même à composer, notamment le fameux Donna Lee. Le titre figure parmi les standards du bebop.

La naissance du cool jazz, du hard bop, du jazz modal et du jazz fusion

Miles Davis connaît des problèmes de drogue. Il se remet alors en question et se lance dans de nouvelles collaborations avec Max Roach ou encore Gerry Mulligan. Entre 1948 et 1949, il contribue à la naissance du cool jazz. Lors d’une tournée à Paris, il rencontre notamment Juliette Gréco dont il tombe amoureux.

Toutefois, il estime que cette liaison est vouée à l’échec car les couples mixtes sont très mal vus aux Etats-Unis. Il se sépare de Juliette Gréco et tombe de nouveau dans l’héroïne.

Jusqu’en 1954, il collabore avec Charlie Parker, Billie Holiday, Jackie McLean ou encore John Coltrane mais est à chaque fois rattrapé par ses démons.
La même année, il forme un sextet, notamment avec le pianiste Horace Silveret et le batteur Kenny Clarke. Cette collaboration contribue à poser les bases du hard bop.

En 1957, sa notoriété dépasse largement le seul milieu du jazz, notamment grâce à la musique du film « Ascenseur pour l’échafaud » qu’il compose en une seule nuit.

Un an plus tard, il s’entoure de Red Garland, Paul Chambers, Philly Joe Jones et John Coltrane. Cette formation lance un nouveau courant jazzie, le jazz Modal. Paru en 1959, l’album « Kind of blue » est encensé par les critiques. Il est considéré comme le meilleur album de Miles Davis et l’un des plus grands disques de jazz de tous les temps.

Toujours à la recherche de nouvelles sonorités et de nouveaux rythmes, Miles Davis puise son inspiration dans le rock, créant par la même occasion encore jazz « Fusion », également nommé « jazz rock ».
Il s’entoure des meilleurs musiciens, des artistes dont les noms font aujourd’hui partie des géants du jazz fusion comme John McLaughlin ou Wayne Shorter.

Transmettre sa passion pour le jazz aux nouvelles générations

Dans les années 1960, Miles Davis continue de tourner à travers le monde et d’enregistrer. Sa préférence va alors à l’électrique, un style musical omniprésent dans les albums In a Silent Way (1969) et surtout Bitches Brew (1970).

En 1975, il abandonne la scène pour cause de santé. Il ne fait son retour qu’en 1981 avec l’album The Man with the Horn. Dès lors, le trompettiste s’attache plus à transmettre sa passion en s’entourant de jeunes musiciens aux influences diverses. Durant les années 1980, plusieurs albums sont pressés, dont des lives.

Il disparaît en septembre 1991 mais laisse en héritage une œuvre immense.